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La saison des neiges, ou saison de la nuit dans le nord du monde. La neige recouvre la terre et la nuit quasi-perpetuelle couvre le septentrion.
on verra bien qui fyra le dernier (oui, j'ose.)
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on verra bien qui fyra le dernier (oui, j'ose.)

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Mar 29 Nov - 10:15
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Pour Altaras, les choses étaient déjà compliquées avant que son cousin ne veuille le manger. À vrai dire, même sans ces dernières vingt-quatre heures durant lesquelles il avait essayé par tous les moyens possibles d’échapper au groupe de soldats sur lesquels il avait fait ses besoins (une longue histoire, mais ce n’était pas volontaire), il avait fini par se réfugier en dehors de la ville. Ah, parce que oui, il avait fallu que ça arrive sous sa forme de chien. Altaras se demandait si le destin n’était pas fâché contre lui - il avait fallu qu’il tombe sur les seuls Pacificateurs assez flemmards pour trouver le temps de chasser un animal sur la moitié de la ville. Il n’y avait pas à dire, il commençait à en avoir sérieusement marre de cet endroit de tocards. C’était peut-être la capitale, mais ça n’en restait pas moins un endroit pourri. Sur un coup de tête, après un petit temps pour reprendre forme humaine - et ça n’avait pas été évident, vu le temps passé sous forme canine -, Altaras avait laissé un mot sur le bureau de son père adoptif et s’était engagé dans une exode improvisé. Il ne prit pas de sac, pas de provision ni d’habit de rechange : il voulait voir de nouveaux horizons, découvrir un peu de pays. Et puis, sérieusement, l’odeur de la ville craignait - restait à savoir si ça ne venait pas de lui après sa transformation en chien.

Une heure de marche plus tard, Altaras commençait à regretter de ne rien avoir emporté. Après une seconde, il doutait de la pertinence de son idée - et après un temps qu’il définit à l’instinct comme quelques siècles de souffrance, il comprit qu’il avait franchi le cap des idées les plus stupides que l’humanité n’ait jamais eu, au coude-à-coude avec l’exploitation de la salade. Avant de s’en rendre compte, le décor avait changé : Altaras avait passé la frontière et il observé les forêts de Rhivarion avec une curiosité telle qu’une dizaine d’insectes aurait pu rentrer dans sa bouche entrouverte. Après cet instant de contemplation muette, et avoir vérifié qu’aucune insecte ne lui était rentré dans la bouche, un animal lui rentra dans la gueule - littéralement. S’il avait su que les loups étaient aussi accueillants envers les garçons qui font quelques heures de marche pour un peu de bon temps, il serait venu plus tôt ! Altaras roula des yeux (en partie parce que c’est l’unique chose qu’il pouvait faire sans risquer de se faire arracher un membre par cette créature qu’il définit aussitôt comme son cousin) et lâcha à l’encontre de l’animal :

« Honnêtement mec, j’ai connu des filles plus déchaînées. T’y as vraiment mis du cœur ? D’ailleurs j’espère que t’es une femelle, parce que même ma version canine n’est pas — »

La fin de sa phrase mourut dans sa gorge. Derrière l’animal, une fille avec une tenue aussi étrange qu’hilarante apparut au regard d’Altaras. Il haussa un sourcil, retenant bon an mal an le rire que sa dégaine manqua de provoquer chez lui. On lui avait parlé de différents peuples avec des coutumes différentes (ce dont il n’avait rien retenu, d’ailleurs - les leçons n’étaient pas son point fort) mais si on lui avait dit qu’il suffisait de prendre son tapis comme capuche pour habiter ici, Altaras acceptait de suite.

« Je suis de la famille. » annonçais-je avec espoir.
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Mer 7 Déc - 20:42
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I
l y avait bien des lunes de cela depuis que j'ai humé l'odeur si singulière de ses bois qui furent un jour mon chez-moi pour la dernière fois. La pulpe de mes doigts, comme irrépressiblement attirée, suit les veines de l'écorce rugueuse des arbres millénaires attenants. Entre ceux-ci bruissent ensuite des feuilles aux teintes et aux formes que je pensais avoir oubliées. Maladroitement, je plisse une feuille et souffle au travers après l'avoir humidifiée d'un coup de langue. Un sifflement branlant et mouillé en ressort, interpelant à quelques pas de là Fem dont les oreilles se dressent soudainement. Je considère le lamentable semblant d'instrument entre mes doigts, offre un sourire navré à mon loup et laisse la feuille se faire emporter au gré du vent.

Quelques jours ont passé depuis ma sortie de la forêt de Manju. J'ignore pourquoi ce jour-là - et non un autre - le Dieu de l'Oubli m'est apparu dans son corps si frêle d'enfant et m'a dardée de son regard perçant. Tout en me présentant les paumes de ses mains, un choix me fût offert. Une cruelle décision à laquelle il m'était impossible de me soustraire, que je ne pouvais en aucun cas contester. Demeurer ou partir.

Sans un mot, je vins effleurer l'épiderme de la main droite du Dieu qui, après avoir clos les yeux et accepté ma décision, s'est évanoui dans la nature. Il n'a suffit que d'un battement de cils pour qu'il ne disparaisse, que d'un battement pour que je ne puisse lui faire mes adieux. Et quant bien même j'en serais venue à regretter mon choix, jamais je ne serais parvenue à fouler de nouveau l'herbe de sa forêt. Sans autre choix que celui d'avancer, j'ai marché jusqu'à ce jour avec pour seuls compagnons Fem, un couteau sculpté dans l'os et une lance du même acabit.

Alors même si un étrange sentiment de nostalgie m'envahissait alors que je me frayais un chemin aux travers des bois du Rhivarion, il me tardait de les quitter. C'est ainsi que je déambule avec adresse et célérité, tandis que Fem lui trottine à peine à mes côtés. Sentant cela dit la faim me nouer l'estomac, je reste à l'affût du quelconque gibier venant à croiser ma route ce qui, dans les forêts si dense du Rhivarion, ne tarde bien souvent pas à arriver.

Il ne faut rien d'autre qu'une simple œillade entre mon familier et moi pour que d'un commun accord, nous nous lancions dans une chasse effrénée au cerf. La puissance de mon loup lui permit d'avaler une distance bien plus grande en un minimum de temps. Je ne peine pas à le rattraper car je sais de source sûre qu'il m'est tout simplement impossible d'égaler sa rapidité et me contente de courir aussi vite que possible.

Après quelques instants, j'entrevois entre des troncs la fourrure blanche de Fem et ralentit ma course. Convaincue de le trouver agrippé à la gorge du cerf, quelle n'est pas ma surprise lorsque je le trouve nez-à-nez avec un garçon. Sans attendre, je siffle au travers de mon masque pour qu'aussitôt il vienne prendre place à mes côtés. Dubitative, je me perds un instant dans la contemplation de ce garçon qui, je le sais, ne vient pas des bois, mais bien d'ailleurs. Mais d'où alors? Et pourquoi arpenter cette forêt inhospitalière seul?

D'un geste lent, je retire le masque dissimulant mon visage puis saute de racines en racines afin d'amenuiser la distance me séparant du garçon. Le visage dénué d'expression, je pointe derrière lui dans l'horizon avant de souffler d'une voix monocorde.  Retourne d'où tu viens. Ah, cela sonnait assurément moins inquisiteur dans mon esprit... Peut-être que j'aurais dû lui fournir une réponse tout à fait différente. Tant pis.






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Jeu 8 Déc - 9:51
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Altaras avait toujours appréhendé l'idée d'avoir de la famille cachée : un frère aîné, chef de l'armée ou issu d'un peuple voisin qui lui apprendrait l'existence de pouvoirs hybrides chez leur famille à la puissance unique, un paternel aux racines divines et dont l'existence expliquerait la puissance incommensurable de la transformation d'Altaras, ou simplement quelques cousins amusants avec qui passer du bon temps et qui se chargeraient de remplir son cercle d'amis déjà entièrement vide. Pour ce qui est d'imaginer des choses, Altaras n'avait pas perdu de temps, il faut dire que la solitude lui avait laissé énormément de temps pour réfléchir au scénario. Tout ça, au bout du compte, n'avait jamais été que des fantasmes idiots - il était le seul type qui lui ressemble un tant soit peu, avec cette peau bronzée et ces cheveux bordéliques, cet air de braqueur en pleines vacances - le genre de personnes à qui on ne préfère pas donner sa confiance. Ça ne gênait pas Altaras. Il était certain que même s'il avait possédé une gueule d'amour, personne n'aurait daigné lui confier quoi que ce soit - et ce n'était pas plus mal, puisque son sens des responsabilités était à peu près aussi étendu que son entourage. Ainsi, Altaras avait passé du temps dans ces pensées - et pourtant, lorsque le côté animal de sa personne semblait croire en un certain rapprochement avec ce loup (autre que animal / dîner), l'apparition d'une fille extrêmement bizarre, pour mourir dans l'euphémisme, perturba ce rituel de retrouvailles familiales.

D'un côté, ça aurait pu le faire, parce qu'elle était jolie - le problème, c'est qu'elle cachait son visage avec un masque Pogchamp rouge dont il ne voyait pas l'utilité à en juger par la température. L'autre problème, au-delà de ce cruel manque d'expression qui laissait à penser que l'amusement était aussi facultatif que le régime de son loup à présent qu'il avait Altaras entre les pattes. Si c'était vraiment son cousin éloigné d'une façon ou d'une autre, il pourrait me transformer en chien - mais le processus était long et me rendait vulnérable, sans compter qu'il avait affaire à un peuple qui ne portait pas le sien dans son corps. Vérudien ? Viritien ? Quelques instants de réflexion lui rappelèrent que sa mémoire avait la fiabilité d'un gruyère, initiative après laquelle il planta un regard torve dans celui de la jeune femme qui lui faisait face.

« D'abord, bonjour. » répliquais-je avec légèreté, tentant de faire jouer l'humour.

Devant un visage qui semblait aussi expressif que le visage qui le cachait (décidément, il commençait à comprendre les raisons de la présence du masque), Altaras se fondit en un soupir et essaya de se relever doucement. Devant l'absence de menace - sans doute parce qu'il faisait la moitié du poids de cet énorme loup capable de lui arracher le bras en cas de tentative inopinée -, et sans doute parce qu'il avait entendu les paroles de sa maîtresse, la poigne du loup s'était relâchée, et Altaras en profita pour se relever. Il fit quelques pas de côté, renvoyant les crabes dans la catégorie des petits joueurs, et s'éclaircit la gorge pour répondre la chose la plus idiote de toute son existence :

« Non merci. »

D'un côté, il fallait le comprendre. S'il se tapait des heures de marche pour se faire renvoyer de suite par quelqu'un qui avait l'air aussi concerné par les lois que lui-même l'était, étant donné l'apparence qu'elle arborait, il ne pouvait que difficilement le prendre bien.

« Déjà, j'habite là, merci, ça c'est mon arbre., dit-il en frappant le tronc à côté de lui. Je l'ai eu pour pas cher, et ça me place à la lisière de la forêt, à quelques heures de la ville. Regarde le résultat. »

Il écarta les bras, laissant voir ses vêtements - qui étaient à peu près aussi propres que l'anus de sa forme animale, à présent qu'il avait marché des heures avec. Il se doutait bien que sa tentative d'intimidation ne marchait pas, mais s'il avait droit à un peu plus de temps ici, ça n'était pas plus mal - il était fatigué qu'on lui dise quoi faire, et les adultes n'y avaient pas manqué tout au long de son existence. Maintenant qu'il était parti en exode (sur un coup de tête en pleine journée, certes) pour avoir un peu d'espace, il n'allait pas laisser une gamine lui dicter sa conduite.

« D'ailleurs, tu fais quoi dans mon jardin ? » lança-t-il en désignant le sol.

Il ne manqua pas de faire quelques pas pour s'écarter du loup à mesure qu'il parlait. L'expérience de sex animal, maintenant qu'il en avait goûté les préliminaires, lui semblait moyennement satisfaisante.

« Bon, tu sais quoi, je veux bien t'inviter, mais on retire son masque à l'entrée, c'est la tradition. Il n'était pas certain de la plus grande improvisation de sa vie, néanmoins, il poursuivit. Sinon, moi c'est Altaras, non comestible par les loups. Et toi, jeune visiteuse ? »

S'il survivait à ça, il se jurait d'apprendre à danser une fois revenu à la maison.
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Jeu 29 Déc - 0:58
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À
cet instant, je ne parviens pas à mettre des mots sur la façon dont m'apparait ce garçon. Bénis par sa naïveté, je reste à la fois muette et admirative face à lui. Ô combien la chance avait dû lui sourire pour qu'il demeure là à arpenter la forêt tout en pouvant se targuer de toujours avoir la tête accrochée à ses épaules. Quant à l'aplomb du reste de sa tirade, cela me fait avaler mes tardives salutations avec ma salive. Mes sourcils se froncent alors que mon visage revêt une moue d'incompréhension. Comment cela est-il seulement possible que la forêt ait pu être vendu? Par qui? Pour qui? Mon regard balaye les arbres environnants à la recherche d'un quelconque fragment de réponse, mais ne trouve que de denses feuillages, d'immenses troncs et d’imposantes racines enchevêtrées sur son chemin. Est-ce vrai? je l'interroge donc, campant sur mes positions et à mille lieues de me soucier d'empiéter sur sa soi-disant propriété.

Je ne suis rien d'autre si ce n'est contrariée par l'idée que la forêt puisse être réduite à un simple objet, à un vulgaire bien dont les bourses bien fournies disposent au gré de leurs désirs. Alors je serre les poings et ensuite secoue la tête. Qu'importe après tout, ils te tueront si tu restes. j'affirme sans une once de délicatesse, sans daigner prendre en compte son nom ou encore lui donner le mien, que j'avais oublié depuis maintenant bien des années. Fem. je poursuis, dans l'optique de capter l'attention de mon loup situé sur mon flanc gauche avant de désigner mon vis-à-vis de la tête. Le loup retrousse ses babines instinctivement et dévoile ses crocs prêts à en faire pâlir plus d'un. Pointant l'index en direction du garçon, mon compagnon s'avance à patte de velours dans un grognement sourd et délibérément inquiétant. Après tout qu'importe si ce garçon possède effectivement une parcelle de la forêt, la plupart des Viridiens ne l'entendront pas de cette oreille et n'attendront pas la fin de son récit pour habiller sa gorge d'une sanguinolente plaie taillée du tranchant de leurs couteaux. Je n'ordonne pas à Fem de l'abattre, loin de là, seulement de le repousser à l'orée de la forêt vers laquelle il se trouvera sans nul doute plus en sécurité qu'ici.

Marchant dans le sillon menaçant de Fem, je m'approche à mon tour du garçon afin de résolument m'assurer que ce dernier quittera la forêt et ce, aussi vite que faire se peut. Ta route n'a-t-elle donc jamais croisée celle d'un Viridien, Altaras? je lui souffle alors que d'un geste de la main, je somme à Fem de s'asseoir près de moi. Pars, tant que tu respires encore. Il ne fait pas bon vivre dans le Cœur de Verdure s'il nous est étranger.




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