Shankri'la Maharashtra | On the Sands of Sweet Edari

Une peau matte tannée par l’ardent soleil du désert.  Des yeux bleus comme le ciel surplombant le sable chaud.  Des cheveux de charbons difficiles à dompter, qui chatouillent le creux de ses reins.  Un corps mince mais fort.  Long, fier et musclé.  Des courbes douces mais dangereuses.  Un visage ovale, une mâchoire marquée.  Grande comme un homme et aussi forte qu’une femme.  

Elle est une tempête.  Une bourrasque au coeur calme.  Elle est remarquée, reconnue.  Sa vaillance et son courage sont des exemples à suivre.  Shankri’la est confiante, sûre d’elle-même.  On la soupçonne de faire preuve de vanité, on accuse sa condescendance.  Elle est une reine et le sable est son royaume.  C’est aussi une guerrière et les plaines de Vaeli sont son champ de bataille.  Le Fulgurante ne sait pas se tenir, elle ne peut rester enfermer dans une demeure.  Elle doit sortir, voir le monde, le confronter, le vaincre.  Shankri’la ne sait pas perdre.  À vrai dire, elle n’a jamais perdu.  Elle excelle dans tout ce qu’elle entreprend.  Personne ne manie la lance avec autant de vivacité, personne ne tire à l’arc avec autant de précision.  Surtout, oh, sa fierté !  Personne n’a terrassé autant de dragons d’or qu’elle.  

Une peau éclaircie par la lueur des étoiles.  Des yeux bleus, sombres, comme la nuit.  Des cheveux tressés, perlés, coiffés d’un léger tissu coloré.  Un corps mince, encore fort.  Long, recourbé, musclé.  Des hanches élargies, une silhouette marquée.  Un visage terne, une mâchoire marquée.  Grande comme un homme mais la mobilité d’un bambin.  

Elle est une tempête.  Le sable qui s’enfonce dans la gorge, qui perce la peau.  Reconnue, on se souvient d’elle mais on ne la voit plus.  Arrogante et insolente, difficile à supporter.  Shankri’la a été prise au dépourvue, détruite.  On la soupçonne de se jouer des autres, on accuse sa férocité.  Elle était une reine, sa couronne lui a été arrachée.  C’était une guerrière et elle est tombée au combat, sur les grandes dunes de Vaeli.  La Fulgurante est incapable de tenir en place, mais ne peut plus courir.  Elle veut sortir, mais la voilà prisonnière de son corps qui refuse désormais de lui obéir.  Shankri’la ne sait pas perdre.  À vrai dire, elle vit très mal sa perte.  Elle ne supporte plus rien.  Elle brandit sa lance avec avec fierté mais ne saurait la manier sans s’écrouler sur le poids mort qu’est sa jambe.  Son oeil ne tire plus de flèches avec autant de précision.  Ses mains tremblent, sa voix se tord.  Sa fierté est en mille morceaux.  Personne n’a terrassé autant de dragons qu’elle et elle aurait préféré que le dernier l’achève.  

i : Toute petite, Shankri’la assistait à tous les festivaux mettant en scène des chasseurs leurant des dragons pour les tuer.  Depuis, elle a piqué un nombre incalculable de crises pour qu’on l’initie à cette vocation.  

ii : Shankri’la, malgré son caractère difficile, est un prodige.  Elle surpasse les attentes et, très rapidement, elle fut amenée sur le terrain pour assister à une chasse, sans y prendre par rapidement.  Néanmoins, la Fulgurante refuse de demeurer en arrière-plan et y participe.  Cela surprend les chasseurs qui furent déconcentrer un instant, les mouvements manquant d’expérience de Shankri’la rendent la tâche plus difficile mais, à terme, le dragon est tué et en bon état.  

iii : Après la chasse, la débauche.  La Fulgurante, ayant refusé de se marier pour se concentrer sur son entraînement, commence à faire quelques rapprochements.  Ses aventures sont brèves, mais intenses.  De l’une de ses aventures nait son premier enfant, Ninurta.  Cependant, incapable de s’immobiliser pour s’en occuper correctement, elle le laisse aux soins du père et de ses épouses, sans inquiétude.  

iv : Shankri’la devient rapidement un grand nom dans la chasse aux dragons.  Si ses prouesses sont parfois citées dans les compositions bardiques, son caractère est souvent romancé.  En effet, la Fulgurante est exigeante et condescendante, c’est une femme imbue d’elle-même qui travaille sans relâche pour être la meilleure et le rester.  

v : Lors d’une attaque sur le territoire d’un majestueux dragon d’or, la formation des chasseurs fut rompue.  Dans le chaos, plusieurs préférèrent le retrait à la bataille.  Étant la plus près de la bête, Shankri’la fut laissée derrière, tiraillée entre son égo et sa survie.  Cette pensée, ce lapse de temps d’indécision, aurait pu être la dernière avant qu’elle ne se fasse dévorer par l’énorme dragon si l’un des chasseurs de sa troupe ne l’avait pas poussée au bon moment.  Avec force, il avait hurlé et s’était jetée sur elle, les projetant plus loin, tout juste assez pour ne pas être brouillés.  Ne la laissant pas réfléchir -ni hurler de rage- il la tira et ils prirent la fuite derrière les autres chasseurs.
 
vi : Une fois à l’abri, la Fulgurante put remercier celui qui se prénommait Nergal.  Le remercier sincèrement, sans arrière-pensées désobligeantes.  Elle eut un bref moment où elle pensa non pas à elle-même, mais à quelqu’un d’autre.  Un homme pour rattraper l’erreur de la femme qui se prétendait être la meilleure.  Ils se rapprochèrent peu à peu sur le chemin du retour et, une fois rentrés, célébrèrent comme tout digne vaelien.  

vii : Entre ses entraînements et son narcissisme, il eut de la passion.  Une étrange complicité s’était installée entre eux.  Shankri’la, cependant, avait des exigences proportionnelles à l’amour qu’elle portait à Nergal.  Elle était une femme imprévisible, fougueuse.  Sans point d’accroche, elle va et vient chez lui comme bon lui semble.

viii : Shankri’la la Fulgurante et Nergal Maharashtra se marient, faisant d’elle sa seconde épouse aux côté d’Aishwarya.  Si aucune d’entre elles n’éprouvent de la possessivité ou de la jalousie, elles demeurent tout de même avec un caractère fort différent.  Elles réussirent, avec difficulté, à trouver un étroit terrain d’entente.

iix : Quand Shankri’la porta son second enfant, Tiamat, ce fut vers Aishwarya qu’elle se tourna pour des conseils.  C’est dans les bras de la matriarche qu’elle laissa son jeune poupon, sans aucune inquiétude ni doute quant à son bien être.  La Fulgurante n’était pas une femme à qui il fallait confier de grandes responsabilités, et son égocentrisme était beaucoup trop encombrant pour laisser de la place à un petit enfant.  

ix : Shankri’la devint le chasseur avec plus grand nombre de dragons tués dans une carrière.  Sa condescendance ne fit qu’augmenter.  Elle vantait de plus en plus ses exploit et peu arrivaient à la faire taire : elle était la meilleure.

x : Lors de sa dernière chasse, Shankri’la fut sévèrement blessée par un dragon d’or.  Celui-ci s’attaqua violemment à elle et l’écrasa.  Si dans l’ensemble elle s’en sortit plutôt bien, l’une de ses jambes demeura invalide.  Clouée dans un lit ou sur une chaise, la Fulgurante montra une cruelle ingratitude envers ceux qui l’entouraient.  Sa jambe ne réussit pas à guérir correctement, la rendant incapable de retourner s'entraîner.  Une attelle lui permet dorénavant de se tenir debout et de se déplacer, mais pas de courir.  Shankri’la exprime son désarroi, sa tristesse, son désespoir via un caractère difficile et colérique.  N’ayant appris qu’a chasser, elle se retrouve au point du mur, à apprendre tout ce qu’elle avait mis de côté.