Saison actuelle
La saison des neiges, ou saison de la nuit dans le nord du monde. La neige recouvre la terre et la nuit quasi-perpetuelle couvre le septentrion.
bitter white skies (saym)
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bitter white skies (saym)

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Lun 19 Déc - 19:47
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Resserrer son manteau sur ses frêles épaules ne changerait rien aux frissons mordant son échine, et pourtant la voilà qui continuait, nourrissant le faible (et vain) espoir de les voir faire marche arrière. De la colère révoltée, elle était passée à l'amertume mais pas encore la résignation ; ça n'était pas censé être un simple voyage de plaisance, elle avait quelqu'un d'important à retrouver, une importance n'ayant rien de sentimentale – pas pour elle du moins. Présentement pourtant, ses plans étaient compris et la frustration lui barrait la gorge.

« foutue neige. »

Traînant avec elle des bagages bien trop lourds – elle n'avait pas à les porter habituellement – c'était l'air boudeur qu'elle s'était arrêtée à l'abri de quelques arbres aux troncs massifs. La forêt avait quelque chose de bien plus qu'intimidant, et sa couardise lui interdisait d'y mettre les pieds seule, un choix qui semblait être secondé par Io, bien qu'il ne semblait rien faire d'autre que la fixer de ses yeux vitreux, flottant passivement dans son bocal.

Le froid, toujours, était un problème, et plus d'une fois Oona s'était prise à pester contre ce dernier. Son infortune pourtant n'était due qu'à sa propre outrecuidance, et la façon donc une fois de plus elle n'avait su garder ses lèvres closes, abandonnée tel un fardeau dont on se déleste volontiers. La courtisane n'avait pas fière allure à présent ; son épiderme rougi par l'air glacial n'était pas fait pour ce genre de températures, et le frisson qui agita ses épaules lui tira cette fois un juron nullement discret dans les alentours jusque-là silencieux.

Ainsi le choix le plus sage serait de faire demi-tour, mais c'était sans compter sur sa nature bornée ; la mahāsāgaran en était venue à se persuader qu'on viendrait forcément la chercher. Probablement. Peut-être.
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Mer 21 Déc - 8:35
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La hauteur est un atout lorsqu’on parvient la maîtriser. Cachées entre les branches, en quête de la moindre méfiance, ses billes gris clair scindées de blanc fumée traversaient les perles sombres et éloignées de la biche tout en longeant la ligne de sa flèche. Calme, patience et silence ; tout le talent de la chasse se repose sur le geste entretenu, lent mais tactique, et le respect du biotope. Savoir coaguler avec la nature, mêler son mouvement au bruit pur des arbres, un simple bruissement de feuille pour camoufler son pas, et situer sa cible dans son avantage tel qu’elle soit entière et tout à fait capable de fuir. Décoder les réactions de sa proie qui, elle aussi, décryptera vos gesticulations. Faire preuve d’autant de vigilance et d’habileté, d’efforts. Son sang pulsait contre la corde tendue de son arc, prêt à tirer. Le moindre bruit signerait sa défaite.

La chasse se déroulait plus fréquemment vers les lisières pour les plaines, puisque la forêt enneigée et ombreuse baignait dans la faim, autant pour les hommes que pour les animaux. Les proies faciles se terraient dans leurs tanières, l’herbe se faisait rare et recherchée. La biche elle-même, tout comme Saym, avait perdu de sa force, et son corps paraissait aussi frêle qu’une progéniture de ses semblables, mais elle demeurait inestimable - la moindre viande en hiver comme la gouttelette d’eau du désert. Il fallait l’honorer, s’excuser auprès d’elle et lui promettre que son sacrifice en éviterait tant d’autres en sauvant quelques bouches du même sort. Son cœur était promis à Alda, tapie dans un trou, immobile en attendant son dû […] et ses yeux au premier animal en détresse qu’ils croiseraient en chemin.

Prières faites, il s’apprêtait à tirer lorsqu’une voix parvint aux oreilles de la bête, qui releva la tête. L’intonation laissait comprendre qu’une créature humaine empestait les parages d’une manière absolument maladroite, ce qui était toutefois au désavantage du chasseur, qui vit rapidement sa proie détaler. Il sauta tout de même de son perchoir en tentant de l’intercepter, en vain ; l’animal l’avait esquivé pour s’élancer dans le sens opposé, vers la source de ce qu’il pouvait nommer… désordre.

Une telle opportunité ne pouvait pas se perdre. La clarté de la plaine se trouvait pourtant à quelques mètres de là, et si l’animal parvenait à y mettre les pattes, il leur faudrait deux nouvelles bonnes heures tout au moins pour retomber sur un bel hasard. Dans la précipitation, Saym décrocha une flèche qui alla se planter dans la cuisse de la biche avant de se ruer sur elle, profitant de son déséquilibre pour s’agripper à son poil. Sa course lui laissa le temps d’abandonner son arc au sol, libérant ses mains, dont l’une sortit une nouvelle flèche de son port, qu’elle planta dans le flanc de la bête. Les derniers coups vinrent de sa hache, allant et venant dans son cou jusqu’à lui décrocher la tête dans une mare de sang coulant entre les flocons.

Alda arriva en quelques battements d’aile et accrocha ses serres à ses épaules. Elle inclina la tête sur le spectacle sanglant dont il faudrait arracher la viande pour l’accumuler dans le sac de cuir prévu à cet effet, confectionné par quelques mains du clan. Mais son maître ne s’y attardait pas encore. Il avait détourné les yeux, fixant d’un air frustré en maintenant fermement sa hache une femme sous l’arbre le plus proche. Une tête d’inconnue, une tête d’algues surplombant un corps couvert de vêtements impropres à la forêt. Sans doute l’origine de ce foutoir.


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Jeu 22 Déc - 16:58
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Les lieux étaient incroyablement silencieux, pas une âme aux alentours et le moindre son étouffé par la neige poudreuse. Si certains auraient pu trouver cela reposant, elle ne pouvait s'empêcher d'être mal à l'aise par cette quiétude qui semblait lui promettre bien des problèmes à venir ; perdue en milieu hostile, et bien loin de toute civilisation à même de lui offrir l'aide dont elle avait besoin, la voilà qui commençait à nourrir plus de regrets qu'elle se le permettait usuellement. Peut-être alors ferait-elle mieux de se mettre en route immédiatement, cesser de perdre du temps à la bordure de cette forêt qui ne lui inspirait ni confiance ni quelconque consolation – tout juste un abri face au vent glacial.

Ressassant amèrement son malheur présent, l'agitation n'attira pas son attention immédiatement ; il fallut des geignements qu'elle ne saurait reconnaître pour lui faire relever les yeux, assistant à une scène qui ne fit rien pour la rassurer. Il était là, parfaite image des sauvages dont on lui avait déjà parlés et qui peuplaient le Rhivarion, et pourtant ce n'était pas ce que ses prunelles mordorées fixaient. Le contraste du sang sur la neige était aussi violent que le spectacle qu'il lui offrait ; Oona en eut un haut-le-cœur soudain, pinçant les lèvres et détournant le regard. Mais son cœur battant la trahissant suffisamment déjà, ainsi que la crainte qui sournoisement lui tordait les tripes. Son regard sur elle était dérangeant et sa posture insinuait un danger imminent.

Muette soudainement, c'était pourtant le moment de jouer de ses talents d'actrice, feindre la fragilité et la crainte pour espérer adoucir ce qui à ses yeux était une menace, une brute.

« ... »

Pas un mot ne fila et ses lèvres se pincèrent à nouveau ; la mahāsāgaran n'aimait pas être en position de faiblesse, et encore moins ne pas avoir la moindre issue. Ca l'enrageait suffisamment pour lui donner le courage dont elle manquait cruellement la plupart du temps, et dissimuler sa crainte derrière un air assuré qui serait si facile de faire voler en éclat.

« Est-ce que tu comptes me faire du mal? »

Elle, toujours elle, mais aussi un regard bref en direction de son familier, toujours dissimulé dans son bocal renforcé de bois et isolé pour la saison froide – elle n'oubliait jamais Io malgré ses frasques et son égoïsme.

« je suis… perdue. j'ai besoin d'aide. »

Rendue là, elle n'avait plus grand-chose à perdre ; et si on air semblait résolu, sa posture la trahissait sans peine, ayant tout juste fait un pas pour se décoller du tronc de l'arbre, et surement pas prête à combler plus de distance entre eux. Cette situation était terriblement inconvenante.
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Mer 28 Déc - 8:40
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Maintenant que la couverture des arbres s’affinait, un étrange sentiment de vulnérabilité avait surplombé ses épaules de viridien. Ni le vent, ni le mouvement incorrect d’une quelconque touffe de verdure, ne pouvait signaler une mauvaise présence aux alentours ; l’étendue blanche parfois tachetée de zones épargnées par la neige offrait un vide oisif et inquiétant pour un œil habitué à la vie en perpétuelle présence. Alda avait facilement deviné le malaise de son maître bien qu’il n’en laissât point la moindre goutte déborder, et le doux hululement qu’elle chantonnait au creux de son oreille l’aidait à garder son calme, autant pour contenir sa colère que pour éviter de céder à une panique brutale et dangereuse vis-à-vis de son être. La chouette cherchait à emplir le regard froid posé sur l’inconnue d’un peu d’assurance et de chaleur malgré la saison des neiges, comblant le silence désagréable qui s’était emparé de leurs lippes de bipèdes de par sa petite voix claire.

Quelques secondes à peine furent nécessaires afin que Saym retrouvât la mobilité de son corps. Il inspira lentement le temps que sa hache regagnât son port de cuir et décida finalement de détourner le regard de ce visage rendu presque chimérique par la lueur blanche et neigeuse de ce temps, s’accroupissant face au cadavre sanglant de la biche. L’image d’une dame entretenue, dos à la forêt sauvage qu’il connaissait tant, ne finissait pas de grandement le perturber ; il se demandait ce qu’une inconnue, chargée et apparemment perdue, cherchait à faire du côté des arbres dans un accoutrement peu adéquat et une allure tellement fragile qu’elle avait rapidement transformé son agacement en une vulgaire pitié.

« Est-ce que tu comptes me faire du mal ? (…) Je suis… perdue. J’ai besoin d’aide. »

Là n’était pas encore le sujet de sa mission. Il se défit du sac, qui heurta la neige dans un bruit dissipé, et en retira la dague finement taillée qu’on lui avait recommandée dans l’intérêt de découper efficacement la chair d’une lourde proie. Il serait trop imprudent de s’encombrer d’un poids en traversant la forêt ; l’odeur du sang affecterait les autres prédateurs et ô qu’il en nourrissait un sale souvenir d’enfance. Un cadavre à l’abandon à la lisière garantissait tout du moins l’absence de charognards à leur trousse ; la plupart de ces bêtes préféraient la paresse au dépistage […] mais il fallait s’empresser. Les premières parts de viande vinrent du flanc, d’où il creusa lentement vers la cage thoracique de ses deux mains, se débarrassant d’entrailles et d’organes jusqu’à trouver le cœur et en déchirer les artères. La chouette attendit attentivement que l’objet de sa convoitise soit éjecté avant de se jeter dessus et s’en rassasier. Le sac fut plein avant-même que toute la chair fût extraite ; le reste servirait aux quelques affamés qui passeraient par là.

Le froid affaiblissait l’odorat, et le cuir emprisonnait faiblement les effluves du sang. Parfait, pensa-t-il ; ils avaient un court d’instant de répit afin de rejoindre la tribu. La dague fut rangée parmi les carrés de viande et le sac fut recouvert avant qu’il ne prêtât davantage d’attention à l’étrangère. Il fit quelques pas vers elle, assez pour observer son visage plus en détails, et saisit sans délicatesse son visage dans sa main couverte de sang. Il le lui tourna, retourna, scrutant et détaillant curieusement tout son ornement, et sourit d’amusement à la vue des taillades dans la peau de son cou, puis il lui rendit son minois sans honte de l’avoir coloré de rouge.

« Un poisson hors de l’eau, dit-il doucement. Imaginons que je t'aie dit "oui". Qu’aurais-tu fait ? Fuir entre les arbres avec tes deux petites nageoires ? » L’énervement précédemment refoulé refit surface et déforma ses lèvres en un rictus peu contrôlé. Il s’éloigna de quelques pas sans cesser de la fixer. « Faire assez de bruits pour attirer l’attention, puis aborder un inconnu dans un milieu… inconnu. Tu es bien imprudente, étrangère. Assez pour que je t’accorde mon aide plus avec plus de désespoir que de pitié. » Alda revint sur ses épaules après n’avoir laissé que quelques filet du palpitant. Saym tendit simplement le bras pour qu’elle se renvolât et se posât sur une branche […] et, d’un geste de la tête, il conseilla à l’inconnue de suivre la chouette. « Tâche de te faire muette,
cette fois. J’ai de quoi te faire taire, au besoin. »



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